Comme tout le monde le sait (oui même ma mère !), Killzone : Shadow Fall fait partie de la shortlist de jeux sortis au lancement de la PS4 et comme tout bon Killzone qui se respecte, ce jeu est une exclu pour la console de Sony. J’ai ouïe dire que les développeurs avaient voulu renouveler la licence, en y donnant un coup de fraicheur qui en avait fortement besoin … Mais qu’en est-il exactement ? Est-ce que les détracteurs (tels que moi) seront maintenant séduits avec ce passage à la next gen ? Est-ce que l’on va avoir cette claque graphique tant attendue ? Est-ce que les helgasts seront toujours aussi méchants ? … Suspense !
L’histoire… hahahahaha
Tout d’abord, l’histoire est simple (trop simple) : nous sommes 30 ans après le dernier Killzone, après la dernière guerre extra-solaire donc, et nous nous retrouvons sur la planète Vekta. Cette planète est scindée en deux parties par un gigantesque mur, avec d’un côté les Helgasts et de l’autre les Vektans. Nous incarnons donc un shadow marshall nommé Lucas Kellen (pourquoi pas Jean-Michel ou Baptiste ?! Désolé pour les milliers de Lucas qui liront ce test mais où est le côté badass dans le prénom Lucas ??!!), doté d’un charisme proche de celui d’une huître, qui a pour but de maintenir la paix entre les deux peuples, ce qui n’est pas gagné puisque de base, les deux peuples se détestent… voilà voilà !
C’est donc sur cette base assez stéréotypée que nous nous lançons dans cette folle aventure remplie d’objectifs inintéressants et linéaires au possible, de phases longues et répétitives (aller d’un point A à un point B, avancer, aller du point B au point C…) et de personnages plus stéréotypés les uns que les autres, un peu comme dans Pacific Rim au final (bien que j’aime ce film). C’est avec une impression étrange d’enchaîner les chapitres sans but précis, sans véritable lien les uns entre les autres, que nous avançons assez péniblement en essayant de récupérer un maximum d’objets (bandes son de PNJ, prospectus de propagande et autres textes divers, et nous aurons même le droit à un petit comics !) nous permettant d’étoffer ce monde et son histoire bien creuse dans lequel nous évoluons. Petit problème, nous avons un ingénieur chez Guerilla Games qui a pensé avoir une idée de génie en se disant : “Hey ça serait super cool de faire avancer automatiquement les textes des articles qui font plus d’une page ou des comics quand le texte fait plus d’une bulle ! Comme ça, le joueur qui essaiera de lire sera complètement perdu quand le texte retournera à la première ligne alors qu’il n’a pas terminé de lire ! “Ah ouais géniale ton idée Michel, on prend !”… il faudra donc vraiment vous accrocher sur certains textes pour pouvoir les lire en entier.
Va zy la PéAisseQuat’, montre moi qu’est ce que tu as dans le ventre !
Bon, je vais arrêter un temps de critiquer négativement le jeu en parlant du côté « graphisme » puisque c’est bien la seule chose que ne devait pas rater Guerilla Games sur ce jeu en profitant de la nouvelle bête de Sony. Et là, on ne va pas y aller par 4 chemins, ce jeu est tout simplement l’un des plus beaux jeux conçus sur console à ce jour. Le mode solo tourne en 1080p/30fps, 60fps pour le multi, et tout est parfaitement fluide, à l’image des déplacements légers, fluides et agréables du perso que l’on joue. On se rapproche là du PC donc profitons-en, nous joueurs de consoles de salon, ça ne sera pas longtemps le cas. Les textures sont d’une netteté incroyable et les environnements urbains ou dans la nature, d’une incroyable profondeur de champs, sont vraiment magnifiques. Grosse note positive donc concernant les environnements et les ambiances créés des deux mondes qui s’opposent (avec d’un côté du mur où prédomine la noirceur et la pauvreté et de l’autre côté, où la richesse, la nature et les couleurs vives sont ultra présentes), ce qui fait un peu penser au film Elysium.
Coté sonore, le jeu bénéficie d’une musique assez lourde et pesante, ce qui colle assez bien avec l’ambiance mais on a une certaine impression de déjà entendu tout au long de l’histoire. La VF est tout simplement catastrophique, je vous conseille donc de passer le jeu en VO si vous ne voulez pas saigner des oreilles mais les voix sont, à l’image des personnages au final, très stéréotypées, d’autant plus que certaines traductions laissent vraiment à désirer (vous entendrez un bon millier de fois les ennemis crier “tir en profondeur” par exemple … lol what ?!). On se retrouve également parfois avec certains problèmes sonores où on a l’impression qu’il ne se passe rien pendant une cinématique par exemple. Bref, rien de grave, mais un peu gênant parfois.
C’est bien beau tout ça mais le reste ?
Sinon, mis à part le côté graphique très réussi du jeu, nous allons pouvoir parler de votre nouvel allié qui vous accompagnera tout au long de l’aventure : le drone.
Ce petit pet de type mécanique vous sera d’une grande aide puisqu’il bénéficie de 4 modes principaux assez utiles qui sont l’attaque, le bouclier, la tyrolienne et l’étourdissement. Ces 4 modes s’activent tout simplement en faisant glisser son doigt (ou ce que vous voulez) vers le haut, le bas, la gauche ou la droite sur le petit pavé tactile de votre Dual Shock 4 (oh une utilité à ce pavé !!). Cet opus de Killzone étant moins bourrin qu’à l’accoutumée (on ne va pas parler de mettre en place des tactiques avant d’attaquer non plus hein, comme certains sites JV l’ont avancé !), on trouve ce drone assez rapidement indispensable pour éviter de se faire zigouiller (je n’avais pas utilisé ce mot depuis 1992 !) en moins de 2. Bien sûr, ce drone n’a pas une durée de vie illimitée et devra être rechargé, et donc inutilisable, pendant quelques secondes afin qu’il puisse repartir au combat.
Vous l’aurez donc compris, le drone est LA grosse nouveauté coté gameplay pour ce Killzone mais à part ça, on notera certains passages plutôt cool à jouer (piratage d’araignées, ciblage d’ennemi pour faire appel à un sniper, …) mais mal exploités car bien trop courts. Par contre on oubliera très rapidement la phase en mode « furtif » dans un des chapitres complètement ratée, l’IA des ennemis étant probablement codée avec les pieds.
Le jeu nous permet également d’utiliser un système assez sympa à utiliser de radar/wallhack qui balaie une zone plus ou moins grande pour détecter des ennemis ou objets. Alors cheat ou pratique ?… On va opter pour le côté pratique vu la difficulté concernant certains passages du jeu.
Pour en finir sur la partie solo, on notera les petits passages QTE ridicules, sans rythme, beaucoup trop simples et donc useless intégrés dans certaines cinématiques. Dommage.
Côté multijoueurs, nous avons le droit à plusieurs modes classiques jouables jusqu’à 24 joueurs (deathmatch, capture the flag, défense de zones,…) avec plusieurs classes sur 10 maps pour l’instant, mais des DLC suivront bien évidemment. A cela s’ajoutent 1500 petits challenges (plus de challenges encore c’est possible ?!) que les amoureux du multi se feront un malin plaisir à réaliser.
Faisons les comptes : j’ai perdu combien d’heures de ma vie sur ce jeu ?
Comptez environ 8h pour finir une première fois la campagne solo (en mode facile ou normal, au-delà et selon votre skill, un peu plus donc), ce qui peut être trèèèèèès long si vous n’arrivez pas à vous plonger dans l’histoire simpliste et bourrée de clichés de ce Killzone.
Le multi (et ses 1500 challenges) sera donc là, comme souvent, pour vous donner l’impression de rentabiliser votre jeu.
… et les trophées ? 🙂
Côté trophées, il va vous falloir une sacrée dose de courage et de patience pour atteindre le platine puisque ce ne sont pas moins de 200h environ de votre vie que vous devrez consacrer à ce jeu pour atteindre le graal… oui 200 ! Et si vous faites partie des inconscients qui veulent se lancer dans une telle aventure, vous avez plutôt intérêt à être fan de multi puisqu’il faudra compter environ 170h (pour être gentil) de multi parmi ces 200h. Merci Guerilla Games ! (et hop, un platine supplémentaire que je ne ferai jamais !)
Voir la liste des trophées pour Killzone : Shadow Fall
Et donc ?
Alors certes, je n’étais pas fan de la série des Killzone de base, mais malheureusement, et pourtant j’avais un petit espoir en lançant ce Shadow Fall, cet opus, bien qu’il ne possède pas que des défauts, sera assez rapidement oublié par ma petite tête, la faute à un scénario bien trop basique et rempli de clichés, à des personnages beaucoup trop caricaturaux et à une fin, une nouvelle fois, complètement bâclée (fin qui laisse une ouverture à une probable suite … mon Dieu !).
Ce Killzone : Shadow Fall s’ajoute donc à la longue liste des FPS lambda à couloirs, bien que visuellement magnifique, dans un monde qu’on regrette bien trop fermé.
Ce jeu nous permet au moins de nous faire découvrir les capacités de la console (graphiquement j’entends hein) et quand on voit le résultat dès sa sortie, on est en droit de se dire que le potentiel est là, surtout quand on repense à l’évolution entre les premiers jeux PS3 et un Last of Us par exemple. Maintenant, à vos claviers les dev, soyez bons et les scénaristes, merci de vous mettre au travail pour le prochain Killzone !
Note : 4/10 (test réalisé par Ciderman)