Quelques semaines avant la sortie de Dark Souls III, il était de bon ton de se libérer l’esprit avant le choc physique et psychologique que représente un Dark Souls. J’ai donc pour cela choisi un jeu de course… très punitif, où la moindre erreur t’oblige à recommencer ton circuit : Trackmania Turbo ! Depuis la première version de Trackmania sortie en 2003, la série des frenchies de Nadeo a beaucoup évolué et nous nous retrouvons maintenant avec un titre ultra nerveux et addictif puisque notre côté sado maso nous forcera à améliorer constamment nos temps jusqu’à ce que l’on soit parfaitement satisfait.
C’est surtout que tu t’es fait une ligne de Tagada… drogué !!!
Si vous ne connaissez pas le scénario des précédents Trackmania, aucun souci, vous aurez largement de quoi vous amuser avec le mode campagne solo, les nombreux modes online, multi local et de création de circuits pour laisser libre cours à votre imagination. Attardons-nous dans un premier temps sur la campagne solo ! Celle-ci se découpe en 5 séries, de la blanche à la black, de plus en plus difficile. Chaque série comporte 4 terrains de jeu (Canyon, Valley, Lagoon, Stadium) de 10 courses.
Si vous avez bien suivi, il y a donc 200 circuits disponibles dès le lancement du jeu en solo, ce qui vous occupera un certain nombre d’heures, en fonction de votre skill aussi bien sûr. Chaque terrain possède ses propres caractéristiques (terre, végétation, bitume,…) et son bolide. Les sensations de course sont vraiment très différentes les unes des autres, en fonction de la voiture et des revêtements du circuit. Au joueur d’adapter sa conduite, ce qui n’est pas forcément très simple au départ.
Les circuits ne sont évidemment pas tous débloqués dès le lancement du jeu (c’est pas la fête à neuneu non plus !). Ils seront accessibles uniquement si vous avez récupéré assez de médailles de bronze, d’argent ou d’or. Si le temps vous permettant de récupérer une médaille d’or ne vous satisfait pas, vous aurez la possibilité de l’améliorer et de récupérer le graal : la médaille Trackmaster (bon courage !). Pour vous aider à améliorer le temps de votre tour de circuit (ou au max des 3 tours), vous aurez la possibilité de lancer la course avec le fantôme du temps or, argent ou bronze. Vous pourrez bien sur le désactiver, si Casper n’a jamais été dans votre cœur.
Les temps effectués sont comparés aux meilleurs temps mondiaux, nationaux, régionaux et même de sa ville si on n’habite pas dans la campagne. Donc de base, le déblocage des circuits en solo, la chasse aux médailles et au meilleur classement et l’envie de découvrir des circuits de plus en plus fous (à partir de la 2ème série, les “What the fuck, mais c’est quoi ce circuit de psychopathe ??!!” commencent à fuser !) sont très addictifs, pour peu que le joueur aime se faire mal à relancer des dizaines et des dizaines de fois un circuit.
Multi, ça rime avec moisi
Coté multi local/online maintenant, Nadeo, fort de son expérience, n’a pas lésiné ses efforts puisque de nombreux modes sont proposés. Et le problème, c’est que la sauce ne prend pas du tout à ce niveau-là Pour trancher dans le vif, nous avons donc au menu : un mode split screen vertical… injouable donc, un mode « hot seat » où chaque joueur possédera une dose d’essence à utiliser pour battre le temps de l’autre ou un mode « double driver » où les 2 joueurs doivent se synchroniser pour faire avancer un véhicule commun (certains voient de l’e-sport en ce mode, je ne demande qu’à voir !).
À cela s’ajoute une multitude de modes secrets à débloquer en faisant un code de type 3 fois carré ou 2 carrés + 1 rond par exemple : le mode “mono screen fun” : il va falloir nous expliquer la définition du fun, le mode arcade stunt, je cherche toujours le côté stunt du mode, le mode split screen bonus fun avec des bonus qui permettent de rapetisser ou d’agrandir un véhicule, qui permettent de sauter (?!), d’accélérer, etc., bref c’est anecdotique. Sur certains modes, les joueurs s’échangent à tour de rôle une seule et même manette. Vous imaginez donc facilement la souffrance d’une personne qui est habituée au jeu avec sa propre manette, qui a pu vieillir et dont les boutons ou le stick analogique répond différemment de sa manette habituelle.
Pour moi l’un des principaux problèmes pour un jeu si peu permissif comme Trackmania Turbo est que si l’autre personne avec qui tu joues ne connait pas le circuit ou n’a jamais pris en main le jeu, l’ennui sera total pour l’autre personne puisque le jeu est basé sur du quasi par cœur (l’absence de mini map accroit encore plus cela).
Concernant le mode online, c’est du classique puisque cela consiste à faire le meilleur temps parmi les 100 joueurs (au maximum) d’un salon. Le problème ici, est que l’expérience est rapidement gâchée par le fait que tous les fantômes des joueurs s’affichent en même temps à l’écran. Et comme s’il n’y avait pas assez de choses à l’écran, les joueurs ont la possibilité de pinger (dire bonjour par exemple) les autres joueurs du salon, et ceci s’affiche bien sur à l’écran. Merci Nadeo de nous pondre une mise à jour nous permettant de masquer tout ça pour une meilleure expérience de jeu online ! Bref, vous l’aurez compris, la déception de ce Trackmania est là, l’expérience multijoueurs n’est pas du tout convaincante malgré un nombre de modes de jeu assez important.
Nadeo, mes yeux et mes oreilles vous remercient !
Avec un tel titre et une telle exigence de jeu, Nadeo nous devait un framerate aux petits oignons et Nadeo l’a fait (qui pouvait en douter ?) avec brio. D’une part parce que le jeu est magnifique, d’un point de vue texture des voitures, des circuits, des environnements ou des couleurs notamment. D’autre part parce que l’impression de vitesse est hallucinante grâce à la fluidité du jeu. Je n’ai pas de souvenir de tombée de framerate à certains moments qui aurait pu handicaper mon temps, fort heureusement d’ailleurs ! Certains circuits étant complètement tarés, à base d’accélérateurs surpuissants, de multiples looping, de saut de plusieurs centaines de mètres. Les sensations ressenties par le joueur sont vraiment impressionnantes (je n’assure pas le même rendu sur une télé 20 pouces par contre !). Cerise sur le gâteau, le jeu serait ou sera compatible Oculus Rift, mais attention cependant à la gerboulade là quand même !
Coté son, la barre est très haute : Brodinsky, Busy P, Breakbot, Feadz, DJ Pone, Don Rimini, et j’en passe. Bref, c’est tout de même très axé electro et pour un jeu comme Trackmania Turbo, c’est la perfection tout simplement ! Si d’aventure vous n’aimiez pas ce type de musique, ce qui est totalement anormal il faut se le dire, il est tout à fait possible d’inclure votre propre musique dans le jeu, ce qui est tout de même très plaisant !
Y a du taf !
Coté durée de vie, on en a pour son argent. Tout d’abord parce que comme je le disais précédemment, vous aurez 200 circuits de base à faire en solo où il vous faudra décrocher le temps Trackmaster sur chacun d’entre eux si vous êtes courageux (et skillé(e) aussi), puis parce que l’imagination des joueurs est sans limite quand on parle de création de circuits. On pensera aussi probablement aux futurs DLC qui sortiront si le jeu se vend bien, ce qui a l’air d’être bien parti pour l’instant.
Si on parle de platine à faire sur PS4, la tâche sera ardue (comme Françoise), puisqu’il vous faudra posséder tous les temps Trackmaster de chaque circuit du mode solo ! A côté de cela, ça reste assez classique puisqu’il y aura quelques trophées multi à débloquer, de création de circuits, de pimpage de véhicule.
Voir la liste des trophées pour Trackmania Turbo
Et donc ?
Et bien, si l’on met de côté un minimum ce multi local raté et ses modes qui oublient d’être fun et jouables à long terme, il faut vraiment souligner le très bon travail de Nadeo sur son titre qui permet aux joueurs ayant eu de bons souvenirs des précédents opus comme des nouveaux joueurs d’accrocher au titre en quelques minutes passées sur les premiers circuits. Pour peu que le joueur ait un esprit compétitif et ne soit pas effrayé devant le côté « die and retry » du jeu, Trackmania est fait pour lui et promet de longues heures de fun (et probablement de souffrance aussi).
Note : 7/10 (test réalisé par Ciderman)