Développé et édité par le petit studio Lightning Rod Games, et sorti le 16 Avril 2020 sur toutes les plateformes, A Fold Apart est un puzzle game qui vient aborder avec douceur et profondeur la notion de relation à distance.
Loin des yeux, près du cœur
À peine lancé, le jeu nous laisse le choix entre deux couples hétérosexuels et deux couples homosexuels. Je trouve ça vraiment chouette de la part des développeurs de nous laisser ce choix, même s’il n’a aucune incidence sur l’histoire, qui permettra à tout un chacun de s’identifier au maximum aux personnages.
Nous incarnerons donc à tour de rôles les deux protagonistes de ce couple faisant face aux problèmes et aux doutes que peut entraîner une relation à distance. En effet, le couple se voit séparé pour un an, le temps pour l’un, architecte de métier, de concevoir l’un des plus grand projet de sa carrière. Pour cela, il doit se rendre en ville et laisser l’autre seul.e, qui est enseignant.e dans leurs campagnes d’origine.
À un pliage près
A Fold Apart est dans la veine d’un Yoshi‘s Crafted World, ou d’un Paper Mario dans sa direction artistique qui fait très « bricolage » ou « papier mâché ».
Des environnements très colorés arriveront à nous retransmettre les émotions des amoureux, accompagné d’une bande son réalisée par Riley Koenig, composée de musiques au piano. Et vous savez, moi j’adore les musiques au piano ! C’est l’instrument par excellence pour nous transporter avec douceur, et restituer les émotions ressenties par le couple au fil de l’histoire.
Se plier en quatre
A Fold Apart est un puzzle game original, car pour avancer dans l’histoire il vous faudra plier le décor. En deux, en quatre, le tourner et le retourner, il faudra parfois se creuser les méninges pour réussir à faire progresser notre personnage. C’est là que le jeu devient intéressant, il nous propose une vraie difficulté croissante grâce à un ajout d’aptitudes au fil de l’avancement de l’histoire.
On ne pourra d’abord que plier verticalement et horizontalement, on pourra ensuite retourner le niveau pour utiliser son verso, puis plier en diagonale… Tous ces ajouts permettent d’accroître la difficulté, de renouveler le gameplay, et je me suis vraiment cassé la tête sur certains niveaux de fin de jeu ! Heureusement (ou malheureusement) le jeu propose également un système d’indice qui montre le pliage suivant à réaliser si vous êtes bloqué. Petit bémol, les indices sont illimités, et on peut vite avoir envie d’en abuser au moindre obstacle rencontré. C’est dommage, mais les plus coriaces d’entre nous éviteront l’usage de ces indices.
Durée de vie mesurée, prix démesuré !?…
Le jeu se terminera assez rapidement, comptez sur un petit 2 à 3 heures, ce qui à mon sens est largement suffisant pour ce genre de petit puzzle game. Moins, et l’histoire n’aurait pas été suffisamment développée, ou plus, et les puzzles auraient pu devenir redondants.
C’est là qu’entre en scène le plus gros bémol de ce jeu à mon sens : son prix. Pas loin d’une vingtaine d’euros (16,79€ sur Steam et 17,99€ sur le Playstation Store, 19,99€ sur le Microsoft Store à l’heure où j’écris ces mots), et pour une durée de vie si courte, je trouve le prix légèrement injustifié.
Et donc ?
L’histoire prend directement le joueur par les tripes de part sa réalité, il nous rappelle à quel point les relations sociales sont fragiles. L’écriture est juste, la narration est belle. Le jeu nous emmène là où il souhaite nous emmener, nous faisant ressentir tour à tour son ambiance pesante, ses moments de joies, mais aussi de solitude et de manque, et nous faisant nous questionner sur les différents reproches que l’on peut se faire dans une relation.
J’ai trouvé son approche humainement pertinente même si le scénario se veut un peu facile (j’aurais souhaité quelques rebondissements pour pimenter un peu l’histoire). A Fold Apart est une jolie poésie qui plaira aux plus fleurs bleues d’entre nous.
Note : 7/10 (test réalisé par Nejda)