Pour rester dans le survival horror et après Alien: Isolation, voici The Evil Within, nouvelle création du papa des Resident Evil, Shinji Mikami, que j’attendais avec impatience (le jeu hein, pas lui !) depuis plusieurs mois vu les teasers et les petites scènes de gameplay balancées sur l’internet et que l’on avait vu à la Gamescom notamment. C’est donc les yeux fermés que je me jette sur le jeu (version PS4), rempli d’espoir de voir un jeu bien supérieur à un pauvre Resident Evil (je déteste la série), avec un pot de chambre à mes côtés au cas où la peur ne me fasse quelques effets indésirables.
Le début d’une aventure formidable
The Evil Within nous plonge donc dans la peau d’un flic nommé Sebastian Castellanos, arrivant dans l’hôpital psychiatrique Beacon où a eu lieu un massacre… Tin tin tiiiiiiiinnnnn (musique de dramatic chipmunk). Avec nos deux petits coéquipiers, nous allons très rapidement nous rendre compte que des choses pas très catholiques s’y sont passées, notamment à cause d’un certain Ruvik, homme à capuche qui a visiblement oublié de mettre son Biactol tous les matins.
Je me fais pipi dessus ou je ris ?
Nous voilà donc très rapidement plongé dans un univers glauque, malsain, sombre, crade… tant mieux, c’est ce que je recherche !! Dès le début également, on ne s’y trompe pas, c’est le créateur de « Resident Evil » qui a fait le jeu ! J’avais d’ailleurs très peur que mon perso ne puisse pas courir en visant un ennemi mais ils ont été intelligents dans ce jeu, ici, c’est possiburu ! J’ai donc pu continuer à tester le jeu.
Cependant, les premières bonnes surprises (ou confirmations) s’estompent rapidement avec la gestion de la caméra … horrible ! Cela faisait très longtemps que je n’avais pas pesté contre une caméra aussi mauvaise dans un jeu vidéo, et elle a pris cher jusqu’à la fin du jeu parce qu’il est impossible de s’y habituer si elle vous gêne dès le départ. En fait, Mikami n’a pas souhaité remettre en question les problèmes de caméra de ses derniers « Resident Evil » et nous a de nouveau pondu une caméra beaucoup trop proche du perso. Je vous laisse donc imaginer certains passages, remplis d’ennemis, dans une salle sombre et exiguë. A cela s’ajoute un combat au corps à corps plus que pénible et souvent inutile, combiné à des déplacements bien trop rigides pour un personnage qui a besoin de fuir rapidement parfois pour survivre tout simplement. L’interaction avec les objets est d’ailleurs souvent assez laborieuse à cause de cela puisque l’on se retrouve à devoir faire demi-tour à son perso ou à le forcer à l’accroupir pour ensuite revenir sur l’objet et avoir la possibilité de le prendre… tellement pratique ! Inutile de vous signaler que viser pour tirer est un parcours du combattant avec un perso qui a des bras de 100kg chacun, mais ça vous l’aurez facilement imaginé j’en suis sûr.
Allez, pour continuer sur les points négatifs du gameplay, on peut ajouter le fait de ne pas pouvoir sauter puisque le perso à pour interdiction formelle de le faire, même s’il a une échelle à portée de bras pour grimper, il ne faut surtout pas perdre son temps à penser qu’il peut faire un saut de 20cm ! Faire des roulades appartient aussi au domaine de l’utopie.
Quand tu lootes
Donc hormis le fait que l’on a parfois l’impression d’errer dans ce monde sans avoir de but précis, si ce n’est retrouver ses petits copains que l’on perd tout le temps au bout de quelques minutes tels de petits autistes hyperactifs, il y a tout de même des choses positives à retenir ! Et le principal pour moi est le côté loot d’objets très sympathique. The Evil Within est bourré de munitions, de notes explicatives, de seringues, d’allumettes, de gel vert… et c’est assez sympa si on aime fouiller un peu partout, surtout pour les quelques statuettes souvent assez bien cachées qui vous donneront accès à quelques munitions, pouvant vous aider en cas de pénurie. Les munitions devenant une denrée rare sur la fin du jeu, vous n’y couperez pas, il va falloir fouiller partout en tout cas ! Les allumettes d’ailleurs, permettent au perso de brûler ses ennemis pour les tuer définitivement, ce qui évite de mauvaises surprises en les voyant se relever, même après une décharge de fusil à pompe. Idée assez cool ! Le gel vert dont je parlais juste au-dessus permet d’accéder à un système d’upgrade des capacités du perso et de ses armes. Assez classique mais cela se révèle assez intéressant surtout lorsque l’on joue avec une certaine difficulté car il faudra que vous fassiez des choix pour upgrader telle ou telle arme selon votre type de jeu (en sachant que le mode bourrin est tout de même difficile à adopter, un peu comme pour un The Last of Us par exemple).
Enfin, et c’est tout de même un point important, certaines morts sont bien cool et violentes, ce qui nous rappelle facilement Saw !
Ah tu as un petit bouton sur le front, viens voir là !
Je parlais des problèmes récurrents de caméra du jeu plus haut mais le manque de fluidité général du jeu n’aide pas forcément. Ok, nous nous retrouvons là avec un jeu loin d’être moche mais tout de même graphiquement assez inégal dans son ensemble, et je m’attendais à beaucoup mieux de ce côté-là avec la new gen. Cependant, certaines créatures sont assez flippantes, notamment certains boss qui sont très bien modélisés et articulés. Le grain de l’image assez dégueulasse est également bien travaillé et correspond bien évidemment parfaitement à l’univers crade proposé mais comme cela ne plaît pas à tout le monde, le joueur aura la possibilité d’atténuer ou d’accentuer ce grain à l’image (enfin ça ne changera pas votre expérience de jeu non plus, la différence de ton est assez légère). Coté son, ce n’est pas bien folichon puisque de base, il est impossible de sélectionner la langue anglaise (même si le système est en anglais…) ou japonaise (langue originale sur jeu). Seuls l’espagnol, l’italien, l’allemand et bien sur le français seront proposés… Et bien sûr, comme trop souvent, la VF est dégueulasse ! Les dialogues également ne sont pas bien inspirés et restent assez sommaires la plupart du temps. Je soupçonne tout de même qu’il devait leur manquer du budget pour certains sons parce qu’il y en a certains qui sont inexistants lorsque le perso se retrouve dans l’eau par exemple ou lorsque certains objets sont touchés… Bref, vraiment décevant à ce niveau-là pour ce type de jeu. Nous sommes à des années lumières de la qualité sonore d’un Alien: Isolation, pour ne citer que lui.
On en veut encore ou pas ?
Pour peu que l’on aime The Evil Within, la durée de vie conviendra à ces personnes-là puisqu’il faut compter entre 15 et 20h (perso j’en ai mis 18 puisque j’aime farfouiner un peu partout) pour un premier run. N’ayant que très peu apprécié le jeu, cela m’a paru une éternité, surtout avec de nombreuses mécaniques de jeu qui se répètent sans honte, mais mon dévouement professionnel m’a poussé à aller jusqu’au bout. Pour vous motiver à le terminer, je vous informe que la fin débloquera de nouvelles armes, de nouveaux modes de difficulté et… une galerie des personnages et d’objets du jeu \o/ Au cas où vous voudriez voir un coup de poing américain ou une grenade dans ses moindres détails, cela peut être extrêmement intéressant ! Ne vous en privez donc pas !
Trophées
Le respect sera total pour la personne qui aura le platine de The Evil Within puisqu’il faudra le terminer au minimum 3 fois (dont une fois en moins de 5h … oui oui !) et récolter tous les objets du jeu. Bon courage !
Voir la liste des trophées pour The Evil Within
L’effondrement final
Alors je vais être cash (bisous Eric), j’ai été très déçu par The Evil Within dans son ensemble. Et ce n’est pas faute d’avoir tenté une remise en question sur moi-même puisqu’après 5h de jeu, ne voyant pas énormément d’avis négatif sur l’internet, je me suis demandé si le problème ne venait tout simplement pas de ma petite personne. Mais que nenni ! Le jeu est juste mauvais en fait et je ne deviens pas forcément un vieux con du jeu vidéo, enfin je ne crois pas encore ! Je suis déçu parce que toutes ces erreurs techniques expliquées précédemment ont totalement gâché mon expérience de jeu et que cela a pris le pas sur un univers qui m’attirait très fortement à la base. Je n’ai jamais pu me plonger à 100% dans ce jeu, même en faisant des run de plusieurs heures d’affilée et au final, mon pot de chambre ne m’aura servi à rien. Je ne comprends pas bien ce qu’a voulu faire Mikami puisque son jeu part clairement à un moment donné dans quelque chose de complètement WTF (sans parler uniquement des infectés qui tirent avec des lance-roquettes hein, de la scène finale ou de la scène des lunettes … tellement risible que c’en est triste) et au final on ne sait pas trop comment le prendre puisque ça ne convient pas du tout à l’univers qu’il a voulu créer.
On cloture donc le jeu avec cette impression que le jeu n’est pas fini ou simplement terminé à la pisse de Mikami peut être… Ceci dit, d’une personne qui intègre dans son jeu que la gestation d’un humain est de 10 mois et qu’un gamin mesure 35cm à la naissance, on ne peut pas s’attendre à grand-chose d’autre.
Note : 4/10 (test réalisé par Ciderman)
Dès que j’aurai ma console PS4, je me demande si The Evil Within fera partie des jeux qui va occuper une grande partie mon temps de joueur. Je kiffe grave la scène qui se déroule dans un hôpital psychiatrique, et ça me vexe de voir que ce jeu n’est pas encore toute à fait au point.
Ola. Perso, j’adore ce type de jeux qui savent tenir en haleine. Côtoyer des morts, c’est flippant, mais dans ce titre, cela permet de passer de super moments. Ciao !