Avez-vous connu les bacs dans les supermarchés avec des jeux à 5€ ou moins ? Lorsque les jeux étaient trop vieux et que les magasins n’arrivaient pas à s’en débarrasser, ils finissaient souvent là-dedans en attendant une bonne âme voulant jouer à leur contenu. C’est comme ça que j’ai connu pas mal de jeux, un peu en retard certes, mais à une époque où les jeux rétro ne voulaient pas encore dire de craquer son PEL, ça m’a permis de me faire une petite culture vidéoludique. Je me souviens d’avoir surtout pu avoir Warcraft 3 et son extension, mais aussi Evil Genius premier du nom. Que d’heures passées sur ce jeu de gestion, à peaufiner ma base de génie du mal voulant conquérir le monde !!
C’est donc avec beaucoup de plaisir et d’attente que je me suis plongé dans ce second opus, aujourd’hui développé par Rebellion, le premier ayant été fait par Elixir, studio n’existant plus à cause de l’annulation d’Evil Genius 2 en 2005, justement. Sorti en 2021, j’ai pu me faire un avis sur PS5. Cette nouvelle itération est-elle meilleure que la précédente et surtout, 16 ans après, est-ce qu’il est toujours bon d’être méchant ?
La domination mondiale, au shaker, pas à la cuillère
Vous incarnez parmi 4 vilains au choix, un génie du mal, gérant son empire pour la domination mondiale en créant l’arme ultime pour laquelle le peuple sera à genoux devant vous, vous suppliant de ne pas l’utiliser ! Après avoir choisi votre île déserte, vous devez gérer votre antre du mal. Sauf que comme dit précédemment, l’île… est bien déserte. Une activité telle que la vôtre va éveiller les soupçons de toutes les agences gouvernementales du monde, notamment les agents secrets de tous continents. Heureusement, vous allez pouvoir utiliser un casino comme diversion et activité de façade.
Evil Genius 2 (PS5) amplifie les traits de tout ce qui fait un bon film d’espionnage. Cette caricature se retrouve partout et c’est extrêmement appréciable. Tous les clichés sont là, les fauteuils en forme d’œuf, le design des grands méchants, les barils de produits chimiques qu’on ne sait pas trop ce qu’ils font là… Puis jouer un méchant, ça fait du bien. Surtout avec le côté parodique du jeu. Les animations sont ubuesques, certains pièges hilarants, l’humour est très anglais en s’inspirant du côté d’Austin Powers et ses films. Certains petits easter eggs en font mention d’ailleurs. Juste pour ça le jeu mérite le coup d’œil, le mérite de proposer quelque chose de frais et drôle, sans tomber dans l’excès. Être du côté du mal, ça apporte tellement de fun et de sourire en fait !
Permis de jouer (à Evil Genius 2 PS5)
Pour atteindre votre objectif de conquête mondiale, vous allez devoir premièrement gérer votre base d’une main ferme. Recruter des sbires qui vont faire toutes les sales tâches, mais il faut tout de même qu’ils vous restent fidèles, malgré le fait que ce soit juste de la vermine, il y a donc un besoin de gérer leur moral, leur intelligence et leur vitalité. Pour ce faire, vous allez pouvoir créer plusieurs zones comme un réfectoire, des lits, des soins, bref toutes les bases du bien-être quand on accepte de rejoindre une organisation du crime. Alors puisque nous sommes sur PS5, ceci se fait plus lentement que la souris, bien évidemment, mais tout est précis et malgré les menus chargés et pas vraiment lisibles parfois, le tout est agréable à prendre en main. Le petit plus de la dernière-née de chez Sony, c’est que Rebellion s’est permis de faire en sorte que les gâchettes adaptatives se bloquent lorsque vous êtes au zoom ou au dézoom maximale : Petite idée brillante en soi. L’autre chose que l’on remarque, c’est que si l’on passe à côté de certaines salles en naviguant dans sa base, la manette vibre d’une certaine façon, par exemple, pour donner de l’énergie à votre repaire, vous aurez une salle de générateurs qui vont faire vibrer votre contrôleur d’une certaine manière. Bien sûr, cette base ne peut pas être optimale si vous gardez les pécores de base, vous pouvez donc les former parmi 3 grands principes, à savoir la ruse, la force et la science, vous permettant notamment de développer des gardes pour taper fort ou des techniciens pour réparer votre équipement. De nombreuses possibilités s’offrent à vous, de l’homme de main assurant vos arrières aux mondains qui vont faire diversion dans le casino pour empêcher un espion d’accéder à vos salles de coffre.
Plus vous avancez plus les possibilités sont très, très, mais alors très diverses et protéger votre base est pleinement satisfaisant. De plus, votre génie du mal à plusieurs atouts qui permettent, par exemple, de motiver les troupes dans une zone autour de lui. Mais si vous voulez encore plus motiver vos employés, vous pouvez sans raison tirer sur l’un d’eux devant témoins pour qu’ils retournent bosser avec plus d’entrain. Essayer cette méthode, c’est l’adopter ! Pour assurer votre mainmise sur la planète bleue, vous allez pouvoir quitter votre base via un onglet de gestion et avoir une mappemonde où le but sera de lancer vos sbires chercher des agents pour former les vôtres ou encore de l’argent. Une partie gestion un peu anecdotique notamment, car vous y allez juste pour cliquer et revenir sur votre base pour installer des pièges qui vont tuer les envahisseurs. C’est un peu dommage de ne pas avoir développé cette partie plus que ça surtout que la navigation n’est pas agréable. Entretenir son réseau criminel et se faire connaitre se fait dans cet onglet là, mais j’oubliais tout le temps de lancer mes sbires en missions de conquêtes.
Comment est votre technique ?
16 ans après Evil Genius, le jeu semble de pas du tout avoir évolué. Alors oui, forcément j’exagère, ce sont mes souvenirs de gamin qui me font dire ça, et pourtant. Le jeu adopte un côté cartoon coloré, avec un univers qui s’ancre dans les années 70, mais Evil Genius 2 ne fait pas honneur à la PS5… ni à la 4. Alors c’est joli, ça passe, mais ce n’est vraiment pas folichon, quelques bugs d’ombres, un zoom qui s’arrête assez haut et ne nous permet pas de voir plus en détail certains éléments. Heureusement, le tout est très fluide et voir les sbires ronfler de manière exagérée ou les scènes d’interrogatoires hilarantes sont des vrais atouts pour le jeu. Ces animations sont travaillées, et de fort belle manière.
Le tout est mis en scène par des musiques simples et efficaces, notamment avec des thèmes qui vous font vous sentir comme le grand méchant d’un film de James Bond.
Qu’il est bon d’être méchant
Dans ce jeu exclusivement solo, avec une campagne sympathique et un mode libre avec une durée de vie infinie, jouer un méchant est très plaisant. Le plus gros point noir est ce ressenti lorsque j’arrête le jeu. Mais… C’est le même que le premier en fait ? Cette impression me laisse sur la langue un goût amer. En effet, c’est fun, riche et repousser les hordes de personnel gouvernemental est vraiment jouissif. Mais il y a peu de nouveautés finalement. Le test aurait pu être le même pour la première version si je l’avais testé de cette manière à l’époque, autant du côté technique que gameplay, et ça, c’est une erreur. Ne pas avoir su se détacher du joyau de base pour le peaufiner et aller au-delà.
Je recommande tout de même Evil Genius 2 aux personnes n’ayant pas fait le jeu original, beaucoup moins aux autres.
Note : 007/10 (test réalisé par X_Daarken)
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