Il est vrai que dans le monde du jeu vidéo, on utilise des potions à tout va sans jamais vraiment se préoccuper de qui les fait et comment vit la personne qui crée ces remèdes. En tant que joueur on en a même carrément rien à faire. Pourtant Potion Permit, la 2ème création de MassHiver Media, va répondre à ce besoin de savoir en vous faisant incarner un apothicaire. Récolter les ingrédients, les mettre dans votre chaudron, vendre ou utiliser des potions sur vos patients… Cette simulation de vie tire son épingle en proposant un métier qui s’éloigne du sempiternel fermier de Stardew Valley, Harvest Moon, Story of Seasons et je pourrais en lister des dizaines, surtout après les annonces du dernier Nintendo Direct. Alors on crée rapidement son perso et on se lance vers une destination inconnue qui va changer notre vie, et jouer avec notre destin.
Permis de soigner
Arrivé à Moonbury (rien à voir avec Moonlighter), petite bourgade campagnarde éloignée de la capitale, le Maire nous accueille pour savoir si la médecine moderne peut sauver sa fille, nommée Rue, ainsi qu’à terme, tester si nous pouvons aider la ville et devenir son médecin attitré, ou si nous sommes comme sa gamine, à la rue. Oui je parle de médecine moderne car les apothicaires de cet univers sont l’avant-garde scientifique. Rapidement, les habitants de cette bourgade nous font bien comprendre que nous ne sommes pas bienvenus avec nos potions et qu’on doit retourner fissa à la capitale s’occuper de nos oignons. En effet une funeste catastrophe s’est abattue sur le village et ses environs il y a quelques temps, le coupable étant vraisemblablement un utilisateur de potion de la capitale.
Il est loin l’accueil sympathique de notre personnage dans Stardew Valley, ici c’est plus ambiance regard noir et bâtons dans les roues. Mais bien sûr, nous faisons fi de tout ceci, et avec nos remarquables talents de lire le tutoriel, nous guérissons Rue et devenons un membre à part entière de Moonbury, malgré les réticences sus mentionnées. Tout ceci devient un fil rouge dans notre aventure, s’ouvrant sur un petit scénario assez profond finalement, le jeu a surtout le mérite de présenter une histoire qui tient bien la route et le joueur.
Test Potion Permit… ou Apothicaire Valley ?
Se calquant sur les simulations de vie telle Harvest Moon, notre petit docteur à accès à tout le village et surtout, à tous ses habitants. A nous de briser la glace en discutant quotidiennement aux badauds, mais aussi en offrant un petit présent spécifique, les gousses de lune, que l’on gagne en jouant et non contre de l’argent. A force de cadeaux, vous pourrez bien évidemment sortir avec la personne sur laquelle vous avez craqué. Le jeu dispose d’un cycle jour/nuit, et fonctionne comme une semaine classique, avec certains magasins fermés tels ou tels jours, bref, « comme d’habitude ». Potion Permit se découpe en 3 parties distinctes autour desquelles vous allez aménager vos journées, voici comment je procède de mon côté.
Réveille-matin 6h, j’me réveille comme une fleur. Je sors de la ville pour aller ramasser bois, pierre et surtout ramasser des ingrédients pour mes potions. Equipé de seulement 3 outils : faucille, marteau et hache, je me fraie un chemin dans la nature hostile de cette île, débloquant des passages auparavant bloqués contre or, bois et pierre, entre autres. Je m’arrête vers midi, lorsque ma jauge de vie ou d’endurance me rapproche du coma. Retour en ville où je me fais ami-ami avec les citoyens, où je peux faire quelques jobs à temps partiels qui sont des mini jeux très simples, pour gagner un peu d’argent. Je peux aussi aller améliorer mes outils, retaper ma baraque, refaire le toit de ma clinique. Mais ça demande beaucoup de ressources ! Il va falloir cravacher dur et longtemps pour obtenir un petit perfectionnement et ce d’autant plus que vous jouez. Ce cycle de jeu et vite lassant et répétitif, surtout quand on voit ce racket pour améliorer notre pauvre marteau par exemple…
Potions pas mémé dans les orties !
Enfin le soir, je me concentre sur mon métier. Je vais à la clinique là ou mes patients sont alités. Le but sera tout d’abord de diagnostiquer leurs problèmes de santé via de sympathiques mini-jeux, à base de rythme ou de mémoire. A nous ensuite de créer la solution pour soigner cet événement indésirable. Nous disposons dans notre chaumière d’un chaudron dans lequel nous allons préparer une mixture via un autre mini-jeu, mais un peu plus complexe cette fois-ci. Chaque ingrédient possède une forme géométrique, ainsi qu’un élément. Pour créer votre potion, vous allez résoudre un puzzle spécifique à chaque potion, ce puzzle pouvant restreindre le nombre d’ingrédients ou les éléments que vous pouvez utiliser, complexifiant un tantinet vos créations. Bien entendu, je peux vendre les potions que j’ai en rab à la fin de la journée. Cette boucle se répète chaque jour, avec quelques activités pouvant casser la routine comme la pêche, mais on tombe trop vite dans une forme de travail linéaire qui me fait vite lâcher le jeu, je n’ai pas eu de « encore une petite journée et je stoppe ». Il y a peu de variétés et le jeu se savoure un peu comme une glace vanille. C’est bon, certains peuvent adorer, mais moi je trouve qu’il manque d’une étincelle pour vraiment apprécier le soft.
D’autant plus que pour habiller le jeu, les développeurs ont choisi un pixel art lisse et sans flamboyance, rien ne sublime le jeu ou ne lui donne de charisme. Les musiques sont toutes insipides, rien ne fait vibrer les oreilles, autant la couper. Surtout que même les bruitages sont insupportables et certains sont très mal mixés, beaucoup trop fort pour ne pas dire désagréable. L’aspect technique est médiocre, un emballage qui ne sublime rien et qui parfois, plombe même l’ambiance.
Et donc ?
Potion Permit est un jeu agréable, qui correspond très bien aux joueurs qui aiment les ambiances cozy, avec quelque chose de très simple à prendre en main et épuré. La meilleure façon d’apprécier cette œuvre, pour moi, c’est de l’acheter en dématérialisé et d’y jouer quelques minutes de temps en temps. Mais si on s’éloigne un peu de l’écran, on s’aperçoit vite de toutes les tares que se trainent le logiciel, c’est creux. Il y a besoin de trop de farm pour avancer, la boucle des journées est trop répétitive. Mais j’aime bien lancer Potion Permit pour Moonbury qui est charmante, ses habitants adorables, et les quelques adorables mini-jeux.
Cette simulation de vie m’ennuie à vrai dire. Avec le temps, quelques éléments peuvent être peaufinés notamment quelques bugs et imprécisions de nos outils quand on veut casser un rocher. Mais avec un plaid, un chocolat chaud, le feu du poêle à granule et l’envie de tuer le temps, alors à ce moment, je plonge facilement dans son atmosphère.
Note : 6/10 (test réalisé par X_Daarken)
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