“Shaun !? Shaaaauuuun ??”… Par le cri du nom de son enfant, Ethan et sa bande avait clairement réussi à me procurer des frissons avec Heavy Rain, le dernier du studio français Quantic Dream. C’est avec une énorme impatience que j’attendais le petit dernier de David Cage, à savoir Beyond: Two Souls.
Sun Light
Avec un casting digne d’un grand film (Ellen Page, Willem Defoe, etc.), le tout autour d’une promotion conséquente pour un jeu vidéo (on s’est un peu senti martelés ces derniers temps entre Beyond et GTA), une avant-première hollywoodienne à laquelle j’ai eu la chance de me rendre, les équipes du charismatique et respectable David Cage ont mis le paquet pour séduire.
Après les destins liés de quatre protagonistes dans Heavy Rain, c’est “seulement” autour de Jodie Holmes que notre histoire tournera. Évidemment, tout un tas de personnages secondaires seront présents, mais surtout avec Aiden, véritable +1 de Jodie, que nous vivons l’aventure.
En effet, Aiden n’est autre qu’une âme liée à la petite fille innocente depuis sa naissance.
Parfois indépendante, ou parfois contrôlée, elle interagira avec le monde réel aussi bien pour aider Jodie à l’aider à avancer, que pour nuire à son image.
Crise d’adolescence
La scénario s’avère être un enchaînement de scènes commençant lors de la découverte d’Aiden alors que sa propriétaire n’est encore qu’une enfant. L’intrigue se déroulera de cette période, jusqu’à son adolescence bien tapée, sans pour autant garder une linéarité chronologique. J’ai trouvé ça intéressant de jongler entre les époques, mais cela déstabilise le bon enchainement de l’aventure, tout en pouvant créer certains doutes sur la liberté de nos choix. En effet, tout comme Heavy Rain et des prédécesseurs, il est possible de choisir son comportement en étant plus ou moins gentil, laissant l’impression de faire ce qu’on veut dans le jeu, mais on sent une certaine limite, comme après la séance du camp d’entraînement qui intervient bien avant celle où on apprend qu’on va devoir y aller, et quelque soit notre réaction (compréhension ou énervement) face à cette nouvelle, on en connaîtra déjà l’issue. Clairement je trouve ce choix de navigation entre les années, assez discutable. Malgré tout, la jolie diversité des décors et ambiances, ce trop plein d’allers-retours nécessitant une réadaptation psychologique à chaque chargement, empêche de garder une pression et un rythme constant.
Ellen, je t’aime ! <3
Évidemment, on peut reprocher le (pseudo) gameplay en série de QTE, où on est assez limités par les mouvements (et les quelques fois où on se sent plus libre, il arrive de ressentir des soucis de déplacements de caméra), mais en insérant le blu-ray dans notre console de jeux, on doit déjà savoir qu’on a là un “Heavy-Rain like”, à savoir une nouvelle expérience vidéo-ludique différente.
Certes, on a parfois juste envie de poser la manette et de regarder, mais à tout moment il est possible d’intervenir, parfois par surprise. La réalisation graphique est d’ailleurs excellente, et une nouvelle fois en 2013, on sait qu’on arrive vraiment au bout de ce que proposer la PS3. Les animations sont hyper fidèles à la réalité, et on comprend d’autant plus les centaines de petites billes placées sur les acteurs lors des exercices de Motion Capture. C’est ultra réaliste ! La bande son quant à elle, est assez prenante, et je ne saurai que vous conseiller de jouer en VO, pour respecter mais surtout apprécier les voix, ne serait-ce que celle d’Ellen Page (aaaah Ellen ! <3).
The end…s
Malgré cette double aventure sur un même protagonniste, ce que je reproche le plus à l’histoire, c’est principalement le côté surnaturel apparu via Aiden, empêchant l’immersion réaliste qu’avait (encore une fois) réussi à provoquer le jeu du tueur à l’origami. Ce monde parallèle, parfois inaccessible lorsque que Jodie (et papa Cage derrière) s’oppose à la prise en main de l’âme, montre également les limites, empêchant une trop grande exploration des environnements, rendant déceptif notre soif de tout vouloir découvrir.
Il m’a fallu une douzaine d’heures pour arriver à “la” fin, sachant que plusieurs fins sont possibles en fonction de vos faits et gestes. Évidemment, ma première réaction en voyant les crédits de fin, fut de vouloir repartir à zéro en faisant les choix opposés à ce que j’ai parcouru dans mon 1er run.
… et les trophées ? 🙂
Surtout, ne vous spoilez pas l’histoire en lisant la liste des trophées. Mettez cette page en favori et venez la relire une fois le jeu terminé 😉
A l’instar d’Heavy Rain, il faudra voir toutes les fins pour obtenir le platine.
Voir la liste des trophées pour Beyond : Two Souls
Et donc ?
Bien qu’on puisse retrouver sa fiche film sur Allociné, Beyond reste une expérience vidéoludique mémorable. En deçà d’un grand Heavy Rain pour lequel j’avais même rêvé être à la place de Ethan, Jodie et sa bande n’auront pas eu les mêmes effets sur moi. Un jeu magnifiquement réalisé avec son casting exemplaire, le jeu doit évidemment être parcouru au moins une fois, un peu comme un bon film de cinéma, interactif qui plus est. David Cage avait sans doute placé la barre trop haut la dernière fois, ce qui m’a poussé à devenir plus exigent avec Beyond : Two Souls 😉
Note : 7/10 (test réalisé par JohnCouscous)